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mots dans les nuages et sous la pluie

3 octobre 2012

Le sport mène à tout à condition d'y rester

 amusante nouvelle d'Australie. Le week-end dernier, match au sommet dans le championnat d'Australie de foot. Délire national, indifférence  mondiale. Une femme poignarde à mort son copain qui n'avait pas encouragé l'équipe dont elle est fan. L'équipe ayant perdu, il ne lui était pas besoin de chercher loin le responsable de cette défaite. Légitime défense en quelque sorte. Dans les années soixante ou soixante dix   ces  folies semblaient réservées au pays d'Amérique latine, pas à la calme Australie, qui se foutait plutôt du football. Et les australiennes  plus encore.

Remise sur le devant de la scène  du   bon vieux   panem and circences. Les César et les Crassus ne  payent  plus les jeux  pour tenir le peuple sage et  accroître leur clientèle. Ce sont les frabricants de toge, les Adidas, les Nike qui les financent.  Et  au bout du bout, sans le vouloir, sans le savoir, un peu quand même, font élire des Césarions à leur convenance. Seule différence, les milliardaires romains n'étaient pas dupes d'eux mêmes.

Je me rappelle avoir lu que Cohn-Bendit avait dit " le football c'est le fascisme". Pas moyen de retrouver la citation sur internent. Mais un article du Nouvel Obs citant un rapport des RG en Janvier 68 est croquignolet :" M. Missoffe, ministre de la Jeunesse et des Sports, a visité le nouveau centre sportif de la faculté, 2, rue de Rouen, à Nanterre. Le ministre a posé des questions techniques à l'architecte, notamment sur les installations de chauffage et la ventilation ainsi que sur le système de purification de l'eau. A la sortie de M. Missoffe, une cinquantaine d'étudiants qui l'attendaient ont poussé des cris hostiles. Le ministre a voulu engager le dialogue. Un étudiant d'origine allemande, M. Marc Daniel Kohn-Bendit (sic) a alors pris la parole pour lui demander de discuter du problème sexuel. Le ministre a cru qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Toutefois, l'étudiant a insisté et a déclaré que "la construction d'un centre sportif était une méthode hitlérienne, destinée à entraîner la jeunesse vers le sport, pour la détourner des problèmes réels, alors qu'il faut avant tout assurer l'équilibre sexuel de l'étudiant." Missoffe, pas vraiment un rigolo, avait d'abord cru à une blague de potache. Ce n'en était pas une. Ou plutôt si, mais des pires, de celles, énormes conneries bouffies de fatuité, qui se prennent et se font prendre au sérieux.  Que dit-il du foot et du sport  aujourd'hui, Dany le Rouge, M. l'administrateur de l'Université de Paris 12 ?. Encore une blague à la con, et qui toujours se prend au sérieux . Minable! s'exclame le Député européen Cohn-Bendit, en parlant d'autrui, sans  voir son  visage dans la glace.

 Pourtant il n'avait pas tout à fait tort,  le foot ce n'est pas encore du fascisme, mais bientôt ça en sera ( peut-être) .

La langue du  football  est le latin d'aujourd'hui. Il ya quelques jours  dans le train de nuit, entre Kunming et Lijiang ( Yunnan)  grande discussion, très documentée, sur les championnats de foot européens entre des étudiants chinois,  néo-zélandais, maliens, vénézuéliens et vietnamiens. Le malien a un peu parlé aussi de l'invasion du Nord de son pays par des islamistes pratiquant la charia et ayant   déjà coupé quelques mains et pieds à de présumés voleurs.  Cela n'intéressant personne  il se tut   pour en revenir aux mérites comparés de nos gladiateurs en shorts longs et chausures à crampons moulés qui, s'ils  ne risquent pas  leur vie  peuvent, à l'occasion, causer des morts. On ne saurait le leur reprocher. Et si, esclaves dorés, ils gagnent des millions d'euros par an ou par mois, c'est qu'ils le méritent : des étudiants du monde entier peuvent parler des heures de leur dernier match.Comme autrefois  ils auraient parlé de Mao ou de Sartre. Quel est pire?.

Cette australienne est innocente de son crime. La sottise armée par la Main de l'Ombre ne saurait être coupable. Mais son copain est mort... de toute façon il valait mieux que sa relation avec elle cessât : il n'en serait jamais sorti rien de bon.

Comme est innocent ce chinois qui a Xi'an a sinon rendu paraplégique un type de 51 ans qui n'avait commis d'autre crime que d'acheter une Toyota ( j'y reviendrai).

Comme est innocent, celui qui a coupé  tranquillement la main d'un malien lui aussi   innocent du vol dont on l'accusait.

 

 2000 ans plus tard,  des jeux du cirque nous restent quelques merveilles architecturales, attestant de la grandeur de l'homme. Combien de temps tiendront debout le Stade de  France et le Nid d'oiseau à Pékin?.

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1 octobre 2012

MAO Ze Dong était gentil...

Premier message.  Première bouteille à la mer. De combien d'autres sera-t-elle suivie?.  

 

Le naufragé de papier journal sur son île plus minuscule encore  que la planète du Petit Prince, avec son unique palmier, par le geste à la fois  désabusé et confiant d'une bouteille jetée à  la mer  lance un message qui, même reçu ( trop tard, forcément trop tard), ne saurait le sauver. Il n'a pas de quoi survivre 24 heures, et pourtant il habite ce grain de sable perdu dans l'océan depuis un moment déjà; ses vêtements en lambeaux et sa barbe en témoignent. Notons qu'il n'y a jamais de canot, de radeau accosté sur l'image, il est venu là par une sorte de téléportation, ou plus vraisemblablement il est là de toute éternité, Sisyphe lanceur éternel d'une unique  bouteille, Wu Gang qui s'ignore  au pied du cannelier...

Son réel est un  irréel absolu, et son temps n'a d'autres  bornes que celles que nous lui accordons en  portant les yeux sur  le dessin humoristique dans le journal ou la revue. Il vivra sur son île tant qu'un lecteur, plutôt un regardeur, lui accordera une fraction de seconde d'attention. Que cette attention soit amusée, intéressée, critique, indifférente, peu importe : seule l'infime  instant du regard attentif vaut et assure la survie du malheureux Robinson d'encre. Le regard  donne la   vie et non la bouche ( et le sexe pas davantage qui  n'est que le medium jouisseur de la pupille). Dans sa vie  Il pourra mourir et renaître des centaines, des milliers, des millions de fois, ou ne jamais naître si  le dessin qui le porte  n'est pas publié; ou ayant reçu la vie d'un seul  regard, celui du metteur en pages,  mourir de faim et de soif sur son ilôt si pour une raison quelconque l'ensemble du tirage est pilonné.

Ainsi l'homo érectus dont  on passe au scanner l'unique molaire retrouvée vit-il en 2012, tout comme celui qui laissa la marque de son pied dans la cendre encore tiède d'un volcan d'Afrique;  comme reprirent vie, après une mort de 20 000 ans, les peintres de Lascaux  ce 12 Septembre 1940 où quatre gamins suivant  leur chien aventuré  dans une fisssure  à la poursuite d'un lapin découvrirent leurs fresques à la lumière tremblotante d'une lampe de poche.

Ainsi va d'internet  où face à l'écran de l'ordi chacun est ce naufragé barbu  sur sa micro île, sous son mini cocotier. Où chacun est aussi le message dans la bouteille. Où chacun est enfin celui qui un jour de hasard  baguenaudant sur une plage  à des milliers de kilomètres de l' île découvre la bouteille échouée. Que fera-t-il?. Là est la question!. La vie du naufragé à des milliers de kiloimètres est suspendue à sa décision.

Hier une étudiante, presque sans raison, avec cet irrésistible sourire des femmes asiatiques, pervers à force de  candeur,  a dit :

"Mao Ze Dong était gentil"...

Surpris j'ai répondu : " Joseph et Adolph l'étaient aussi, Francisco un peu moins mais il était gentil aussi".  Facile, mais que pouvais-je dire sans " m'ingérer dans la politique intérieure de la Chine"?.  En 2008 une autre étudiante  voyant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques avait écrit : "J' étais  émue aux larmes en lisant dans les yeux de   Jiang  Zéming son immense amour pour notre Patrie". Il devait être immense pour traverser les verres épais des grosses lunettes!. Discours convenu?. Possible. Résutat d'un bourrage de crânes?. Peut-être. Mais  la plupart les étudiants, quand ils parlent de Mao, et pour le peu qu'ils en savent ( personnage de livre d'histoire comme de Gaulle pour les  français de moins de cinquante ans) ne l'aiment guère (" I hate this man"  disait Yang voyant une biographie de Mao sur ma table de chevet. Et pourtant elle est au PCC, comme son père et son grand père, enterré au cimetière des héros à Pékin, et en est fière, "un honneur", dit-elle). Où se situe  la vérité?.  Combien d'étudiants français des années 60-70 ( en pleine Révolution Culturelle, dont les atrocités restent à dire) trouvaient Mao "gentil", sans  avoir l'excuse d'un cerveau lessivé?.  Je n'en étais pas, mais je n'en étais pas loin non plus. Je n'étais pas au courant... sempiternelle excuse des lâches qui ne vaut pas tripette aux yeux lucides.

Actualité: L'autre semaine  à Pékin, à Shang'hai, à Xi'an et ailleurs les jeunes   anti japonais  défilaient derrière des portraits de Mao. Etrange, car Mao  n'est plus une tête d'affiche pour la jeunesse chinoise, moins encore une tête de manif. Et les tee shirts à l'effigie de Mao ne sont vendus qu'aux touristes à face blanche. Alors pourquoi cette utilisation?.  Y-aurait-il un lien avec Bao Xi Lai qui prônait le retour  aux chansons rouges avant sa chute, rappelant celle de  Fouquet?. Va-t-on connaître un nouvel épisode de la saga : Mao l'Eternel Retour?.

                                    

 

 

 

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